Une fois n’est pas coutume, il nous semble évident de devoir témoigner du décès d’un administré «pas tout à fait comme les autres»…
Vendredi 5 juin, la chapelle d’Allenjoie accueillait pour un dernier hommage la famille de Jean TRITTER réunie autour de son cercueil. Cette cérémonie s’est déroulée devant une assistance réduite par volonté familiale et nécessité sanitaire.
En accord avec sa fille Laurence, j’ai participé à cette cérémonie pour représenter «les enfants du village» qu’il avait enseignés de longues années (accompagné de son épouse, disparue il y a environ 20 ans). J’ai également souligné son engagement municipal, de 1977 à 1989, sous René BEUCLER puis Robert GALLET. Il faisait également partie des Anciens Combattants, et son cercueil fut couvert du drapeau tricolore.
Voici quelques mots prononcés pour la circonstance :
Je remercie la famille de Monsieur TRITTER de me permettre d’exprimer la gratitude de notre village envers Jean.
Je ne me suis permis d’utiliser son prénom que depuis quelques années. Pour nombre d’’habitants, c’était «Monsieur TRITTER», avec la distance et le respect qui subsistaient depuis notre enfance.
A l’école communale, Madame TRITTER d’abord, puis Monsieur TRITTER, au fil des classes, ont enseigné ce qui faisait le socle de l’éducation à cette époque. Lire, écrire, compter, bien sûr, mais aussi vivre ensemble dans une organisation structurée avec ses règles, et aussi ses « punitions » qui servaient de balises. Les souvenirs m’accompagnent de sorties dans la nature environnante, si riche à Allenjoie, et aussi de fêtes de Noël pour lesquelles on préparait le spectacle ! Que d’émotions, de trac mais aussi de fierté éprouvées. On se produisait dans la salle du presbytère à l’époque, elle nous semblait si grande ! Et plus tard sous le nouveau préau, avec sa scène, devenu depuis une salle de classe.
Monsieur TRITTER savait toujours trouver un rôle pour chacun, faisant preuve de pédagogie, de mise en confiance et parfois de fermeté. Il connaissait bien ses élèves, et j’avais la chance de n’être pas trop souvent puni…
Puis nous partions pour le collège, découvrant une nouvelle vie. Il ne manquait pas alors de se soucier de notre parcours et ressentait une légitime fierté à avoir «bien préparé» les enfants d’Allenjoie.
Beaucoup plus tard, il s’investit dans la gestion municipale en tant qu’élu sous le dernier mandat de René BEUCLER puis le premier de Robert GALLET. Prouvant davantage encore son attachement à ce village qui l’avait accueilli et dans lequel il s’était installé avec sa famille, tout près de cette chapelle.
(… … … …)
C’est une page de la mémoire du village qui se tourne pour toute une génération.
En mon nom propre et au nom de l’équipe municipale, élus et employés, j’adresse des condoléances profondes et sincères à sa famille.
Merci, Monsieur TRITTER, pour nous avoir tant appris,
Au revoir,
Jean