lecteurPierre-Henri HUGONIOT, Mathématicien et physicien français, est né le 5 juin 1851 à ALLENJOIE (Doubs) et mort en 1887 à Nantes, inventeur du pays de Montbéliard (Franche-Comté), autodidacte, licencié à 18 ans, féru de mathématiques et de physique sur la mécanique des fluides et particulièrement sur les problématiques liées à l’onde de choc.

Versé dans l’artillerie de Marine à sa sortie de l’École polytechnique en 1872, Hugoniot devint Professeur de mécanique et de balistique à l’École d’artillerie de Lorient (1879-1882) puis directeur adjoint du Laboratoire central de l’artillerie de marine (1882-1884). Il fut promu capitaine en janvier 1884, et en avril était nommé professeur assistant de mécanique à l’École polytechnique. Il effectua avec son collègue Hippolyte Sebert (1839-1930) des recherches sur les détentes gazeuses qui accompagnent la détonation d’un canon.

On lui doit la théorie basée sur la conservation de la masse, de la quantité de mouvement et de l’énergie, qui permettra la réalisation et l’amélioration des études des écoulements de fluides (en aéronautique, par exemple). L’équation de Rankine-Hugoniot (ou adiabate dynamique du gaz) a été ainsi dénommée en son honneur.

 

Nous vous livrons ci-dessous les premières pages, traduite de l’anglais par Lola Ridey, du livre :

Shock Waves
1992, Volume 2, Issue 1, pp 1-4
The life and work of Pierre-Henri Hugoniot


Vie et travaux de Pierre-Henri Hugoniot

Toi, fervent membre de la « communauté de l’onde de choc », qui jour après jour utilise le mot « Hugoniot » en référence à une relation, une courbe, une limite d’élasticité, que connais-tu à propos de l’homme qui, il y a une centaine d’années, t’as montré la voie ?
Ainsi interpellé, combien parmi nous connaissent son vrai prénom ? Très peu, je le crains.
Cet article est adressé à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur la vie et le travail de Pierre-Henri Hugoniot. C’est à la fois un hommage à l’homme, amoureux de son pays et du service public , et au physicien qui se classa parmi les piliers de la science moderne.

1.L’enfant prodige

Le 5 juin 1851 à 10h du soir, à Allenjoie, une petite ville dans le département du Doubs, un garçon est né et fut appelé Pierre-Henri. Son père était Pierre Hugoniot (forgeron), sa mère était Suzanne Catherine Nardin (sans profession) et son frère Pierre-Louis, de 5 ans son aîné.
Sa famille avait des moyens modestes, ce qui était dans la norme pour ce hameau d’une centaine d’habitants situé aux frontières du Jura, à 10 miles de Belfort.
Belfort qui, quelques 20 années plus tard deviendra un centre de résistance aux envahisseurs allemands.
Les gens de son village natal ne savent rien à propos de son enfance, de son frère, de sa famille ou de ses études, ni de la gloire posthume de cet enfant prodige.
Il du en effet être un enfant prodige, pour réussir scolairement durant cette période ou les principes d’une école obligatoire, gratuite et laïque n’étaient pas encore instaurés.
En 1869, à l’âge de 18 ans, il était déjà titulaire d’un diplôme en mathématiques. En 1870, il fut accepté à l’École Normale Supérieure. Néanmoins, c’est l’École Polytechnique, où il fut accepté la même année, qu’il choisit d’intégrer. On ne connaît pas vraiment les raisons de ce choix. Peut-il être attribué à l’esprit nationaliste et rebelle qui s’empara d’une partie de la population étudiante durant l’été 1870 ; étudiants qui virent la France déclarer la guerre à l’Allemagne le 19 juillet et Napoléon III perdre à Sedan le 2 Septembre suivant ! Les projets et la carrière de Pierre-Henri Hugoniot, sur-diplômé de l’École Polytechnique, donnent du crédit à cette hypothèse.
Mais attendons de voir !

2.Pour la patrie, les sciences… et la gloire
2.1.L’étudiant

Les documents d’inscription à l’école Polytechnique constitue l’une des plus précieuses sources d’informations concernant le jeune homme.
Dans un premier temps, attardons nous sur la photo de Pierre-Henri Hugoniot entouré de ses camarades de classe.  Qu’est-ce qui surprend et le rend à la fois différent ? Est-ce le fait qu’il ai la tête nue, ou cela provient de son look ?
La photo est d’une qualité médiocre, et il faudrait utiliser une technique de traitement d’image (Dinten et Tatard, 1989) pour pouvoir établir un portrait.
Heureusement, les archives de l’école peuvent nous aider à reconstituer son portrait :
cheveux et sourcils bruns
nez busqué
yeux bruns
bouche normale
menton rond
hauteur 176 cm


BLAISE MERIOT PASTEUR ET HISTORIEN

Né le 12 décembre 1871 à St Maurice Echelotte (aujourd’hui St Maurice Colombier), décédé le 11 mars 1946 à Allenjoie. Après son baccalauréat passé à l’institut de Glay et au collège de Montbéliard, il suit les traces de son père Emmanuel, pasteur à St Maurice, en poursuivant des études de théologie à la faculté de Paris.

Il a été nommé pasteur d’ Allenjoie en 1908,il y resta jusqu’à son décès, refusant tout autre poste plus important. En parallèle de son ministère de pasteur, il a été secrétaire puis président de la Société d’Emulation de Montbéliard et conservateur du musée de Belfort.

Blaise Mériot a été un chercheur perpétuel , il a d’abord plongé dans l’histoire de son Eglise (l’Eglise Luthérienne au XVII siècle dans le Pays de Montbéliard – 1905), par la suite, il est remonté aux origines du christianisme dans l’Est, il a écrit un portrait remarquable de Colomban, l’apôtre VI ème irlandais, fondateur du monastère de Luxeuil (Colomban ou le christianisme de l’Est – 1923).  Il a été tenté aussi par l’archéologie (Etudes sur Mandeure – 1910, sur Bavans – 1928) ; et particulièrement l’archéologie préhistorique, dans laquelle il est devenu maître.

Par des fouilles dans les grottes de l’Est (surtout l’abri de Rochedane vers Pont de Roide …), par ses trouvailles sur le terrain, il avait pu constituer chez lui un véritable musée.Il en a conclu que c’est à la période magdalénienne (environ 17 000 à 12 000 avant notre ère) que l’homme est apparu dans notre région. (L’apparition de l’homme dans le Pays de Monbéliard – 1908 / Quelques réflexions à propos des monuments mégalithiques – 1926).

En faisant ses grandes prospections un peu partout où il pouvait trouver quelque chose de nouveau, dans les archives ou sur les pierres, (Les inscriptions de l’ancien Comté de Montbéliard et les seigneureries limitrophes – 1912), il est arrivé à rassembler une foule de renseignements. De ce filon sont sorti des études très complètes sur certains lieux (les villages Monbéliardais – 1914 / Dambenois –1914 / Allenjoie – 1929) et ainsi que quelques essais d’autres localités (Glay, Mandeure, Seloncourt… Les noms de famille – 1934).

Ce qui l’animait toujours, c’était un réel souci de la vérité, avec un grand amour pour son petit Pays de Montbéliard : lui, l’homme froid de nature savait trouver des expressions émues pour dépeindre son  » Pays « . Ecoutez le parler :  » J’ai beaucoup voyagé, beaucoup vu, beaucoup observé ; peu de pays sont aussi beaux que le nôtre aux premiers  jours de l’automne, par exemple ; peu de pays ont une histoire plus attachante et plus curieuse « .

Source : Charles MATHIOT dans Le nouveau Diairi (1947) édité par Libération du Pays de Montbéliard/Imprimerie du Comtois- Besançon

Merci à Jean-Michel Grosclaude pour le document ci-dessus qui élargit la galerie des personnages illustres d’Allenjoie !

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