Nous avons reçu ces dernières semaines un dossier concernant l’installation temporaire d’une centrale destinée à la fabrication d’enrobé nécessaire à la réfection du tapis routier de l’A36 entre Voujeaucourt et Bessoncourt. Ce dossier nous est parvenu pour solliciter un avis de la municipalité en raison de la proximité avec Bourogne, de même que les communes de Morvillars et Méziré.
Alertés par la commune de Morvillars, sensibilisée de longue date par différents dossiers de natures semblables et possédant un élu avec délégation associée, nous avons participé à deux réunions d’informations, ainsi qu’à un point en Préfecture de Belfort.
Ces différents rendez-vous ont permis de mettre en évidence les nuisances et risques potentiels d’une telle activité. En ce qui nous concerne, la proximité est sensiblement la même qu’avec l’usine d’incinération de Bourogne (SERTRID). Les émanations de la centrale d’enrobage viendront s’ajouter à celles de l’incinérateur (surtout en période de bise).
De plus, nous avons pu constater l’empressement manifesté par la société TRABET, responsable du marché pour le compte de la société APRR (autoroute). Pressée par son donneur d’ordres, la société a déjà investi le lieu et avancé l’installation des structures et même des matériaux. Alors-même que l’autorisation d’exploiter n’a pas été rendue.
Pour ces raisons, et bien d’autres, nous proposerons en Conseil Municipal un avis défavorable à cette installation, suivant ainsi nos communes associées de Bourogne, Morvillars et Méziré. Tout en sachant que ces avis ne sont que consultatifs et que la décision sera prise par le Préfet du Territoire de Belfort, peut-être même contre l’avis de la commune d’accueil ! Et la constatation de l’avancement de l’installation n’est pas de nature à nous rassurer.
Pour notre part, face à l’entreprise, aux services préfectoraux, à la DREAL (environnement) et à l’ARS (agence régionale de santé), nous avons clairement manifesté notre inquiétude, nous appuyant sur une évaluation cumulative des émanations de la zone retenue (proche d’ALLENJOIE). Nous avons surtout déploré la brutalité et le passage en force du projet. Alors que les 4 municipalités concernées vont manifester leur opposition, et que la population se mobilise via une pétition, il semble y avoir urgence à lancer l’opération.
Cet empressement et le mépris des réactions légitimes pourraient encore accentuer ce sentiment que les choses se décident « par-dessus les élus locaux et les populations ». Avec un risque accentué de fracture entre citoyens et décideurs.
C’est cet aspect des choses que nous avons martelé.
Photos : manifestation populaire, alliant élus et citoyens, le mercredi 11 juin à Bourogne. Jean Louis REBICHON, 1er adjoint représentait la commune ainsi que certains élus, le maire étant retenu par des obligations simultanées éloignées.