Au printemps 2020, deux cigogneaux ont vu le jour dans le village d’Allenjoie. Cette naissance historique, car c’est une première sur le territoire du Doubs, est le résultat d’une collaboration entre la LPO Franche-Comté, la mairie d’Allenjoie et Enedis qui vise à assurer l’intégrité des oiseaux et au respect de leurs impératifs biologiques tout en garantissant la sécurité des biens et des personnes et la continuité de la distribution d’électricité.
C’est l’histoire d’un nid…
La belle histoire débute au printemps 2018, quelques branchages sont déposés sur deux pylônes électriques au centre du village d’Allenjoie, avant qu’un nid complet ne soit construit sur un troisième pylône. Ce printemps-là, il ne se passera rien de plus. En mars 2019, la collaboration active entre la mairie d’Allenjoie, Enedis et la LPO Franche-Comté débouche sur la pose d’une plateforme artificielle. Une cigogne visitera le nid, spécialement conçu pour faire croire à des utilisations précédentes, dès le lendemain, mais rien de plus ne sera observé.
En avril 2020, la première couvaison avérée est enfin d’actualité. Elle fait l’objet des premiers clichés sur le site internet municipal. Cette fois, c’est sérieux, et le suivi régulier du Groupe local LPO débute. L’inquiétude est vive lors des journées d’intempéries mais les deux adultes tiennent bon, rechargeant même le nid en matériaux. Ils enchaînent les allers et retours pour nourrir les petits. C’est un spectacle quotidien : chaque retour est marqué par le rituel du couple (renversements de tête et claquements dd bec), et la régurgitation de nourriture. Les deux poussins se goinfrent et ensuite digèrent en somnolant. L’adulte finit les restes tout en continuant sa surveillance vigilante.
… en attendant la suite
La croissance est rapide, les plumes noires apparaissent sur les ailes, les jeunes se tiennent davantage sur leurs pattes, leur taille est suffisante pour que les parents s’absentent complètement. Début juillet 2020, ils atteignent leur taille adulte, seuls le bec et les pattes plus ternes les distinguent de leurs parents. Les battements d’ailes sont régulièrement observés, ils contribuent à la musculation. Le temps file et il leur reste encore beaucoup à apprendre : la quête de nourriture, le vol. Ils effectueront leurs premiers essais hors du nid dans les prochains jours (voir la vidéo réalisée par Mr GERMAIN Robert, merci c’est superbe !). Puis viendra le temps de la grande aventure de la migration et ses aléas (seul un jeune sur trois en moyenne devient adulte).
Après le premier cas de reproduction en Franche-Comté en 1991, la croissance fut importante, jusqu’à 39 couples en 2019, dont 25 dans le seul Territoire de Belfort. Sur les deux dernières années, 16 nouveaux couples se sont installés… en Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort !
Croisons donc les doigts pour les deux premières jeunes cigognes blanches du Doubs qui viennent sans doute de changer notre regard. Des projets vont naître à leur suite, le triple partenariat entre Enedis, la mairie et la LPO se poursuivra. Et la prochaine installation est déjà attendue !
Ci-dessous le communiqué de presse : Cigognes communiqué de presse